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 Retour à la réalité [Conte d'Horreur]

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Danorian Thelran Eresphal
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Danorian Thelran Eresphal


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MessageSujet: Retour à la réalité [Conte d'Horreur]   Retour à la réalité [Conte d'Horreur] EmptyDim 12 Avr - 3:02

Conte d'Horreur

Le Retour à la Réalité
Histoire de la Maison Thelran
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Danorian Thelran Eresphal
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MessageSujet: Re: Retour à la réalité [Conte d'Horreur]   Retour à la réalité [Conte d'Horreur] EmptyDim 12 Avr - 3:04

Prologue

Sombres nuages

     C’était un long filament d’horreur et noir qui trépanerait à jamais leurs esprits. Elles étaient quinze, amarrées comme des donzelles de fortune prêtes à prendre de le large, pièces d’embarcation qui serviraient à recomposer un corps qui n’était plus. Quinze jeunes filles, de deux à treize ans, que la pureté avait épargné. Elles étaient quinze, quinze à être portées disparues, quinze à être oubliées, quinze à être reliées comme les dix doigts d’une main réprouvée. En ce troisième mois de l’an trente-cinq, elles écrivaient d’une même paume la dernière page de leur triste vie, tachée d’une encre abrupte, rouge et à jamais inaccessible: un sanglot insignifiant sur l’horizon du monde…

     La modeste Forêt d’Elwynn dansait au gré des sifflements du vent et des bruissements de la faune nocturne. Le soir avait recouvert le ciel de son long manteau tacheté, fourrure obscure qui ne laissait aucun espoir aux voyageurs égarés. Parmi les craquements des foulées canines et les hululements d’angoisse, les petits pas feutrés d’une fillette susurraient son empressement dans la nuit. Le chemin derrière elle s’était resserré, jusqu’à se border d’un sentier sinueux et peu engageant qu’avalait la noirceur de la cime.  Le Camp des Bûcherons, encore loin, dormait à poings fermés, malgré l’absence de la petite fille du boulanger. Les rayons d’argent avaient tous été happés par une nuit épaisse, sans lune, sans faveur et sans merci, étendant son voile ténébreux par delà l’horizon. Les sourires d’enfant avaient tous été volés par une inquiétude intense, sans répit, sans chaleur et sans espoir, retenant ses sanglots apeurés dans son petit souffle étouffé.  Elle était là, face à l’immensité immobile d’une forêt en vie, dont les yeux perçaient l’obscurité. Seule, elle demeurait désespérément seule…

     Semblable à une berceuse chaotique et désemparée, une suite de note battait la mesure de la forêt, la parcourant d’une traite. Les feuilles crissaient, les branches râlaient, et le vent, paré tel d’un chef d’orchestre sénile, dirigeait avec ses sifflements les preuves d’une présence hâtive et affamée, dont la simple idée laissait un goût de sang âpre dans l’arrière de la bouche. La petite tignasse châtain claire paraissait davantage à une tempête de cendres à la faveur de la nuit, s’agitant ça et là dans l’espoir de trouver un coupable. Ses yeux d’émeraude apercevaient avec effroi des centaines de formes sombres se dessiner dans la nuit. Là, les branches d’un arbre se tendaient en une main sauvage, faite d’écorce et de sève, qui jaillissait jusqu’à elle. Ici, un rocher était devenu l’épaisse carcasse d’un Murloc gigantesque, dont l’odeur de poisson cru allait presque jusqu’à embaumer l’air de ce songe visqueux. Mais il n’en était rien. Face à chaque nouvel écueil de la forêt, un simple soupire trahissait la peur qui tiraillait son ventre. Ses yeux lui mentaient en contemplant les ombres, puis, plus rien. Le retour de la réalité reprenait ses droits. Elle serrait son petit panier en osier tressé contre elle, prenant un instant l’aspect d’un bouclier de fortune, que l’enfance pouvait habiller encore de mille manières. Rien, pourtant, ne menaçait. Ce n’était qu’un lapin, n’est-ce pas? Un pauvre lapin qui courrait, en retard dans la nuit. Ou bien un écureuil cachant ses noisettes; oui! Un bel écureuil à la queue large, et au poil soyeux. Au pire, ce n’était qu’un petit louveteau… Il y en avait tant! Au devant des ombres, tout n’était que illusion déchue…

     Un cri perçant déchira le voile funèbre de la Dame Nocturne, invoquant enfin la Lumière dans le Val des Bûcherons. Touts les maisons s’allumaient une à une, à l’image d’une guirlande lors d’un soir de fête, s’embrasant peu à peu d’une seule et même flamme, devenue un unique flambeau dans l'obscurité sinistre de la forêt. Pourtant, le feu de joie n'annonçait rien de bon. Les yeux encore embués de songes, hommes et femmes se pressaient au devant du village et leurs ombres grandissaient, à l’image d’une foule croissante sous la pluie battante. D’un pas unique, le cortège funèbre portait la flamme du deuil sans le savoir. Poursuivant les échos d’une voix cristalline, leur course les menait droit au cœur de la cime d’Elwynn, si près, et pourtant si loin de leur village. Aux abords de la route principale, il ne restait rien qu’un panier vide, en piteux état, simplement entaché de rouge.

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Dernière édition par Danorian Thelran Eresphal le Dim 12 Avr - 7:19, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Retour à la réalité [Conte d'Horreur]   Retour à la réalité [Conte d'Horreur] EmptyDim 12 Avr - 3:13

Clair Soleil


     De ses grands yeux océans, elle contemplait la rive d’un père qui l’accueillait, une ultime étreinte après la tempête. Le port altier, le sourire étincelant, ses deux yeux aciers lui rappelaient la mince chaleur du ciel de Lordaeron. Son visage, si dur que fier, exprimait alors une tendresse inhabituelle, qu’elle seule arrivait à faire rejaillir depuis l’intérieur de cette forteresse imprenable que constituait son âme. La dame blonde à ses cotés se tenait comme une mère de fortune. Simplement parée d’un sourire, elle couvait le couple d’un regard serein, et fier, attendri jusqu’au plus profond du labyrinthe de son coeur. L’enfant de deux ans à peine, couchée, se faisait promettre un avenir meilleur, un lendemain certain. Demain, il fallait encore attendre demain.

      Mais qu’est-ce qu’était “Demain” pour un enfant qui ne connaissait ni temps, ni paix? Que constituait une promesse, quand mille bouche avaient déjà bafoué la sienne? Le pas de l’homme aux cheveux noirs se pressait par delà la porte de l'orphelinat, suivi de la dame aux yeux clairs. Le soleil déclinant dessinait leurs ombres grandissantes dans la pièces, infectant les lieux d’une étrange saveur parentale, pourtant fuyante, qui s’échappait à grands sanglots par la porte d’entrée. Une nuage d’espoir ceinturait l’angoisse d’abandon. Puis, subitement, ils disparaissaient dans le champs des rayons d’or. Aucune couleur de ce tableau désolé n’échappait aux yeux bleus de la petite fille, passant comme des arcs funestes, intolérables et insensibles, dont on ne peut briser le lien. La petite orpheline, incrédule, se levait, traînant avec elle la poupée de chiffon que le Seigneur lui avait offert. Serrée dans ses bras comme un véritable trésor, elle la ballottait au gré de ses petits pas, à l’image d’un nourrisson abîmé que seul un enfant pouvait encore voir sous son meilleur jour. Elle avait consciencieusement préparé ses bagages, enveloppant ses chaussures rouges et dégradées ainsi que son petit bouton cassé dans un baluchon de fortune. Dans son autre main, elle serrait le petit morceau de soie rose passé, que le temps avait rendu miteux. Si la petite poupée pouvait seulement parler, elle eut tôt fait de crier “Non! N’y vas pas! Ils reviendront, tu verras, tu n’auras plus à attendre pour avoir le droit d’aimer!” Mais en vain! Les jouets ne parlent pas, n’est-ce pas? Ils regardent... La petite fille titubait vers la sortie, d’un pas décidé, incapable de laisser filer pour la énième fois l’espoir d’un père aimant et d’une mère de Compassion.

     La porte, à peine passée, dessinait le portail d’un autre monde. C’était une zone urbaine, fourmillante et active, où les cris de stupeurs répondaient en échos aux invitations scandées par les marchants. L’odeur du pain frais se mêlait aux ouailles, et à celle des poissons séchés par le ciel de plomb. Ici, personne n’avait d’yeux pour une enfant égarée, non! Et toute leur chaleur se vouait à l’or et au cuivre. La place bondée ne révérait que la Noblesse et sa Garde, le Marché n’en avait que pour son argent. Et il ne restait que ce couple énigmatique, fait d’ombre et de Lumière, qui disparaissait à chaque coin de rue. Certes, un seul de leur pas coûtait à la petite bambine une dizaine d’efforts. A l’image d’un navire, elle tanguait, tant sa marche était encore incertaine, prise dans les flots d’une tempête contre laquelle elle tenait bon, bien décidée à rejoindre la rive. Mais ses yeux déterminés ne lâchaient pas du regard le couple de ses parents d’amour, qui, en vain, fuyaient encore et toujours. Les berceuses s'effaçaient, le cor de la ville sonnait pour mieux faire retenir les larmes dans son coeur de velours.  La cité était devenue un immense dédale de pierres blanches et de cendres âcres, à l’image d’une forêt sinueuse, sombre et sinistre, que le brasier a par trois fois déjà dévasté. Les bâtiments immenses étaient semblable à la cime des arbres noirs, qui pointaient le ciel d’une égide accusatrice et impétueuse.  La boue des pavés ressemblait étrangement aux sentiers escarpés des landes incommodées, qui n’invitait aucune âme à y pénétrer. Il suffisait d’un soupire, et la voilà perdue parmi les branchages de la cité, où des ombres et des bêtes de l’imaginaire rôdaient, prêt à bondir comme à s’enfuir, sans que rien ne fusse jamais certain. Devant une chaumière peu commode, elle voyait enfin son rêve s’envoler derrière le jupon trop lourd d’une poissonnière infortunée, qui hurlait au scandale après un petit voleur du dimanche. Pourtant, tête basse, épaule brisée, elle traînait ses petits bagages par delà les pavés, cherchant la trace de ses parents abandonnés, inlassablement, sans jamais s'arrêter.

     Le cris strident d’un vase brisé retentit, depuis le lointain, rebondissant en éclats d’échos dans le dédale des ruelles sombres. Le soir allait en s’épaississant, couvrant d’un manteau ocre les pavés de la cité blanche. Les ombres grandissaient à mesure que le soleil rejoignait son lit pour mieux dormir à poings fermés. Peut-être dame Lune lui proposait elle d’entendre le conte des fées? A l’appel du vase, les visages s’étaient retournés, un à un, comme attirés par l’étrange musique de l'esclandre ou de la rumeur. Les yeux s’étaient illuminés d’une étrange malice, qui oscillait entre curiosité maladive et déboire d’audace, éternelle guirlande de l’âme humaine, insatiable lorsqu’il s’agit de gourmandise. Le petit paquet des gens du marché s’était déplacé d’un même pas, lourd et fouineur, jusqu’au nid de l’angoisse. Là, des débris de verre étalés jonchaient le sol, sans aucune beauté, à l’image d’un tableau décomposé, à jamais brisé en mille petits éclats déjà infiltrés dans les rainures des pavés.  Il ne restait rien, rien qu’un ruban de soie rose passé, effiloché, que le monde ne tarderait pas à piétiner, simplement entaché de rouge.

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