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 Amélia TALLEY, d'une vie à une autre.

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Amélia Talley

Amélia Talley


Messages : 11
Date d'inscription : 23/02/2015

Amélia TALLEY, d'une vie à une autre. Empty
MessageSujet: Amélia TALLEY, d'une vie à une autre.   Amélia TALLEY, d'une vie à une autre. EmptyMer 4 Mar - 20:28

Enfance (partie 1)

La plupart des enfants ont tendance à comprendre très vite que certaines leçons ne s'enseignent pas uniquement avec leurs parents.
Ce sont des expériences de notre vie quotidienne qui nous montrent le chemin à suivre, la cruauté des hommes, le comportement à avoir en compagnie de nos proches ou avec des inconnus, l'attitude à adopter quand personne ne vient répondre à vos pleurs, ou quand un sourire apparaît sur les lèvres d'un ami quand vous lui faites plaisir.  
A la fin, la plupart de ces enfants en tireront une conclusion, positive ou négative, qui influera sur le reste de leurs vies.
La première leçon de ce genre qu'Amélia Talley avait apprise est que, pour obtenir quelque chose, il fallait souvent se battre bec et ongles, quitte à se servir soi même.
Elle devait avoir sept ans, tout au plus, lorsqu' elle se demanda, un matin de décembre, pourquoi son papa racontait des histoires de héros humains à ses deux frères alors qu'elle devait se contenter de contes classique pour petite fille, pourquoi elle avait reçu une poupée et son ainé une lame qu'on lui apprenait à se servir, pourquoi elle devait porter une robe de laine et pas un pantalon…
Ces petits détails, qui vous font réfléchir, prennent de l'ampleur quand vous ne trouvez pas de réponses à vos questions ; alors on se tourne généralement vers des personnes d'expériences afin de comprendre.
L'ennui, c'est que la petite gilnéenne rousse ne fut pas du tout convaincue de l'explication qu'on lui apporta… vraiment pas du tout.

Amélia était le deuxième enfant du couple Talley, Marcus et Lia, née au milieu de l'été, un an après son frère ainé, Garlain.
Son père avait poussé un cris de joie quand il eut enfin une petite fille dans ses bras, l'accouchement avait d'ailleurs été plus difficile que prévu et on avait cru que cela tuerais la mère comme le nourrisson. Plus de peur que de mal.
Deux ans après, Gregor Talley, le petit dernier, venait au monde dans le village de ses parents, sans trop de difficulté.
Trois enfants, dont deux fils… Il fut décidé qu'il n'y en aurait pas d'autres.

Marcus Talley était un militaire. Tout dans son physique et sa démarche le prouvait : de sa manière de se comporter à ses cheveux noirs fort court, ses vêtements strict, son regard perçant et sa manière de marcher. Soldat passant la plupart de son temps sur les pavés de la capitale du Royaume du nord ou dans la caserne, il effectuait des rondes de jours comme de nuit et veillait à la sécurité des citoyens ainsi qu'au bon fonctionnement de la sombre citée.
Il  avait rencontré sa future épouse, Lia, lors d'une nuit pluvieuse, aux cours d'une arrestation qui avait fait grand bruit pendant quelques jours avant de retomber aussi subitement pour d'autres nouvelles plus croustillantes.
Il n'en raconta pas plus à ses propres parents et ne chercha pas à rencontrer sa belle famille.

Lia Talley était une femme comme on en rencontrait presque partout : bonne épouse, agréable, et charmante en société, elle pouvait aussi se venter d'avoir été gâté par la nature. Elle était jolie, assez pour qu'on se retourne sur son passage. Ses cheveux bond-roux, ses yeux bleu-vert, sa peau claire ainsi que son corps svelte faisaient sa fierté. Quand un groupe de vieilles commères médisaient dans son dos, elle ne baissait pas les yeux… bien au contraire : Elle s'approchait avec grâce, le visage haut, le buste droit, les yeux pétillants de malice, un sourire provoquant aux lèvres, comme pour leur dire « voyez à quel point je vous suis supérieur ! ».
Lia se fichait de sa réputation comme de sa première chaussette et elle avait pris un soin tout particulier à ce que ses enfants suivent le même exemple.
- Regardez, mes trésors, à quel point la jalousie est laide ! Ne la laissez jamais vous atteindre ou vous allez finir aussi aigrie que ceux qui la couve ! S'était-elle écriée d'une voix forte un jour de marché en plein milieu de la place du village, panier en osier en main, ses trois enfants à ses côtés, après avoir surpris deux mères en train de la critiquer méchamment. La plupart des regards s'étaient posés sur elle, attisant la curiosité des uns ou la colère des autres. Lia s'offrit en spectacle, comme si elle voulait mettre au défi quiconque aurait assez de courage pour la braver.

Le jeune couple s'était mariés du jour au lendemain, sans grande cérémonie, dans une étonnante intimité : Il n'y eu ni amis pour les féliciter, ni proche pour partager leurs joies. Juste deux témoins qu'on avait étrangement oubliés. Fait encore plus douteux, Marcus Talley, pourtant bien partie pour obtenir le grade de sous-officier dans les mois à venir, se vit refuser sa promotion sans la moindre explication. Pour combler le tout, il ne chercha pas à protester et accepta cette humiliation sans une once de regret.
Ils ne répondirent à aucune question concernant cet événement, ne donnèrent aucuns détails. Cela eut pour effet d'attiser la méfiance des autres membres Talley, trop attachés aux traditions et à la bonne réputation qu'une famille militaire se devait d'avoir. Ces derniers n'eurent donc aucun scrupule à considérer Marcus comme un mauvais fils, un mauvais neveu, ou un mauvais cousin.

Le mystère qui planait entre ces deux personnes avaient fini par s'arrêter à la naissance de leurs enfants, qu'ils mirent en avant devant voisins et amis.
La famille Talley ne les rencontra même pas.

C'est dans cette atmosphère qu’Amélia avait grandi, ignorant les secrets de ses parents. Sa vie se résumait à jouer en compagnie de ses deux frères ou avec d'autres enfants du village, aller à l'école pour apprendre d'ennuyeuses leçons, faire des bêtises, ou voler quelques sucreries.
Leur demeure n'était pas bien grande, ressemblant à toutes les autres maisons en pierre, avec une seule grande pièce éclairée par l'âtre de la cheminée, un étage de trois chambres et un coin pour étendre le linge à sécher. A quelques mètres des murs extérieurs, se trouvait une toute petite écurie sans prétention pour accueillir Sax, l'hongre de Marcus. Une brave bête obéissante, robuste, doté d'une robe aussi grisâtre que le ciel du pays avant une averse. Ils avaient aussi la chance d'avoir un puits agrémenté d'un petit jardin, même si aucuns fruits ou légumes ne daignaient y pousser.
Une vie simple d'enfant… à un détail prés. Son père, ayant une petite préférence sur sa jolie frimousse, avait toujours eu tendance à la gâter d'avantage, prétextant à ses fils que c'était normal. Lia manquait d'exploser à chaque fois que son mari donné de nouveaux arguments et devait se résoudre à offrir à ses garçons de quoi les consoler.
Heureusement, cette éducation trop légère n'avait jamais eu d'influence sur la complicité des trois enfants, qui s'entendaient à merveille. Ils partageaient tout, n'avaient aucun secret l'un pour l'autre et se faisaient une joie de régner en maître sur les autres gamins.
Et puis, ce fameux matin de décembre, Amelia avait décidé d'obtenir la réponse à ses questions, bien décidée à percer ce mystère qui la privait de la même vie que ses deux comparses.
- Papa, demanda t'elle, attablée avec le reste de sa famille dans la vaste et unique pièce, devant le repas frugale fait de soupe, de pain, et de fruit. Pourquoi je ne peux pas avoir une dague ? J'aime bien celle de Garlain.
Marcus Talley, quittant ses pensées pour se tourner vers sa progéniture, soupira face à cette question qui s'annonçait être une bataille féroce.
Ce n'était pas la première fois que sa fille lui faisait des demandes de ce genre, et il n'avait aucune envie de voir sa petite princesse se transformer en garçon manquée, comme la plupart des femmes de sa lignée. Il lança un regard plein d'espoir à Lia, afin qu'elle puisse s'en occuper. Peine perdu, le petit sourire moqueur, qu'elle arborait sans honte, signifiait clairement qu'il était responsable et devait s'en charger seul.
- Amélia... tenta calmement le père de famille en s'essuyant la bouche avec un morceau de tissu propre. Tu connais mon point de vue. Tu es trop jeune pour avoir pour avoir une lame, tu pourrais te couper.
- Garlain en a une, et il a juste un an de plus ; rétorqua l'enfant, implacable.
- Oui… écoute, tu es une fille. Les petites filles jouent à la poupée, essayent de nouvelles robes… Tu voudrais une nouvelle robe ?
- Marcus ! S'énerva sa femme, en tapant la table du plat de sa main, manquant de faire tomber la vaisselle de cuivre. Arrête de la gâter !
- Lia… s'il te plait…
- Non, c'est non ! Répond à sa question plutôt.
Comprenant qu'il n'aurait pas gain de cause, le soldat se résigna à affronter de nouveau le regard plein d'espoir de la jeune rousse, qui n'avait pas l'air intimidé par les cris de sa mère. Il chercha rapidement une sortie de secours, et une idée lui traversa l'esprit.
- Chérie, papa pense que les filles ne doivent pas avoir d'armes. Ce n'est pas gracieux, pas féminin, tu comprends ? Mais si tu deviens un garçon… on verra.
Lia Talley observa son époux avec des yeux éberlués, comme si ce dernier était tombé sur la tête. Elle trouva la conversation si stupide qu'elle faillit intervenir.
- Alors, si je deviens un garçon un jour, j'aurais ma dague ? Demanda Amélia, heureuse de la réponse, toujours bercée par ses illusions d'enfant.
- Exactement ! Mange ta soupe maintenant et ensuite tu iras jouer avec tes frères.
- D'accord.
Amélia ne fit aucun autre commentaire jusqu’à la fin du repas, concentrée à nouveau sur son assiette, au grand bonheur de son père. Loin d'être rassurée, Lia espéra secrètement que sa fille oublie rapidement cette conversation, connaissant son caractère et son imagination. Elle se promit d'en toucher un mot à Marcus au bon moment.
Une fois le repas achevé, les couverts ramassés, lavés dans un grand bac d'eau froide, et les enfants enfin dans leur chambre, Lia se précipita vers son mari, sorti afin d'apporter à son cheval sa ration de foin. Elle n'y alla pas par quatre chemins, lui exposant son inquiétude et exprimant son mécontentement sur les idées loufoques à ne jamais mettre dans la tête de ces petites terreurs.
- Calme toi, soupira son militaire de mari, fourche en main. Amélia a sept ans. Qu'est ce que tu veux qu'elle fasse ? Elle ne va pas foncer chez le premier mage venu afin de lui demander un changement de sexe. Ne sois pas si méfiante.
- Tu veux qu'on reparle de la fois où elle est allée emprunter la canne à pèche du vieux Max afin de repêcher ce poisson imaginaire censé la faire grandir en lui mangeant sa chair ? vociféra t'elle.
- Non, je ne préfère pas… grimaça Marcus face à se souvenir peu reluisant.
- Ou du jour où ces petits monstres ont disparu une nuit entière afin d'aller capturer ce voleur qui pillait les vivres à Quilleport ?
- Je ne pouvais pas savoir qu'ils allaient s'y précipiter ! Protesta-t-il. Bon sang Lia, j’admets que nos enfants ne manquent pas de ressources, mais tout de même ! Je ne vois pas ce qu'ils pourraient faire cette fois.
- Tu ne vois jamais rien ! C'est cela ton probl…
- Qu'est ce que c'est que cette fumée dans la maison !? Interrompis le militaire en voyant une épaisse émanation noire sortir par la porte extérieure restée entrouverte.
Lia se retourna rapidement et ne mis pas longtemps à imaginer un incendie dévastant leur logi, leurs affaires. Un scenario catastrophique qui empira en se rappelant que ses trois enfants étaient encore dedans, peut être prisonniers des flammes ! Elle couru, aussi paniquée que son mari, qui semblait déjà prêt à affronter la chaleur mortelle pour les sauver, non sans avoir jeté sa fourche au passage !
… mais quel ne fut pas ensuite leur effarement devant le spectacle qui s'offrit devant leurs yeux grands ouverts, une fois la porte de bois dépassée :
Amélia, Garlain et Gregor, tout prêt de la haute cheminée de pierre sculpté d'une tête de loup, semblaient en pleine mission délicate, qui se révéla un désastre bien moins grave de ce qui était prévu mais qui avait au moins le mérite de laisser leurs parents sidérés. Jupes de laines, robes et chemises de lin ainsi qu'une peluche finissaient leurs courtes carrières dans un brasier ardent, laissant pour tout souvenir une odeur nauséabonde.
- Maman, papa ! s'exclama Amélia en se retournant, sa poupée favorite dans les bras. Ca y est, je suis en train de devenir un garçon. Je brule tout et comme ça je vais avoir des affaires comme grand frère !
Elle conclue cette innocente tirade en jetant sans le moindre remord la pauvre poupée dans les flammes bleuté, avant même qu'on puisse l'en empêcher.
Au bout de quelques minutes, Lia sortie de sa torpeur et regarda son mari avec des yeux plissés et un visage si furieux qu'il pourrait en inquiéter plus d'un.
- Pas si méfiante, c'est cela ? Demanda-t-elle d'un ton amer, désignant Marcus comme seul coupable.

C'est ce jour de décembre qu'Amélia Talley, seulement âgée de sept ans, avait décidé que, pour obtenir quelque chose, il fallait se battre bec et ongles…  quitte à se servir soi même. Et ce ne fut pas la dernière fois qu'elle appliqua sa théorie.
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Amélia Talley

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MessageSujet: Re: Amélia TALLEY, d'une vie à une autre.   Amélia TALLEY, d'une vie à une autre. EmptyJeu 12 Mar - 16:40

L'exode (partie 2)

Amélia venait d'entrer dans sa douzième année et des bouleversements avaient déjà changés sa manière de voir le monde. Non content d'avoir du déménager rapidement, elle avait assisté il y a quelques jours à la fermeture définitive des porte de Gilnéas.
En voyants ces lourde et immense portes de bois noir bouger, entendre le bruit des gonds la soutenant faire échos dans les bois noirs, et son claquement brutal, définitif, avait donné à la jeune fille l'impression que son passé se refermé" en même temps que son pays.

La décision royal était tombé en plein après-midi, quelques semaines auparavant : Grisetête allait désormais empêcher tout intrus de venir corrompre, souiller son précieux Royaume. Plus d’étrangers, plus de relations commerciales, plus de corruption, plus d'impôt…
Le royaume de l'ombre et du nord, le royaume des loups, se suffirait à lui même. Il se coupait du monde impur de l'Alliance…  et cette fois, de manière radicale.

En entendant la nouvelle, Marcus Talley avait donné sa démission de la Garde Gilnéene le jour même. Revenu plus tôt que d'habitude dans un galop effréné, sans armure, il avait ordonné à ses enfants, sur un ton sec qui ne lui ressemblait pas, de jouer dehors et ne pas revenir avant un petit moment, il avait à parler avec sa moitié.
Garlain avait entraîné ses cadets sur la plage, en bas du village de Val-Tempête, afin de capturer des crabes pour le dîner de ce soir. Cela se termina en bataille d'eau glacé, dans des rires et des visages plein de joies, trempés de la tête au pied.
leur père les rappela une heure plus tard, à leur grand regret, oubliant de reprendre leur maigre butin de crustacés. Ce fut une Lia Talley contrariée qui les accueillit dans un cri de mécontentement

- Êtes-vous devenu fou ?! Hurla-t'elle à s'en déchirer les cordes vocal. Il ne vous suffit pas d'avoir un père inconscient, il faut aussi que vous cherchiez à tomber malade ?! Vous pensez peut-être que nous avons suffisamment d'argent pour payer un médecin !

- Vas-tu te taire ?! Rabroua le chef de famille qui détestait qu'on hausse la voix devant ses enfants. Au lieu de vociférer comme un démente, emmène les donc se changer, ils vont attraper la mort !

Il y eu une telle crainte dans le regard des héritiers Talley, une telle panique, qu'ils n'attendirent même pas pour regagner leur chambre et enfiler des vêtements secs. Jamais encore on les avait disputé à ce point, jamais ils n'avaient vu leur parent se crier dessus. Ils surent immédiatement que quelques chose n'allait pas.

Habillés, les cheveux séchés grâce à la cheminée, ils comprirent enfin ce qui se tramait lorsque Marcus leur expliqua la situation.

- Une fois les portes fermés, nous serons prisonnier à jamais dans notre propre pays ; déclara t'il, le dos calé contre le mur, les bras croisés. Nous n'aurons plus de contact avec l’extérieur. Plus la possibilité de quitter le nord. Ce n'est pas ce que je souhaite pour vous.

- Avec le mur, nous pourrons être protéger des dangers ;rétorqua Lia en fixant son mari, assise sur sa chaise près de la table. Je ne veux pas quitter Gilnéas ! C'est ma patrie, mon pays ! Pitié Marcus, ne nous exile pas.

- Tu aimes Gilnéas uniquement parce que tu y a as fait ta place ; ricana amèrement le militaire. Et qu'elle place vraiment…

- Arrête ! Tu n'as pas le droit de reparler de ça ! Pas devant nos enfants ! C'est cruel !

- C'est aussi pour laisser le passé derrière nous que l'occasion est trop belle, Lia. Parce que je veux que mes fils grandissent librement, que ma fille se marie avec un bon garçon, sans qu'on les pointes du doigts. Et on doit aussi penser à nous. Quand on aura suffisamment d'or, on pourra partir au sud, voir Hurlevent et s'y installer pour de bon.

- Hurlevent ! Cette capitale prétentieuse, indigne de nous, puant le luxe et l'arrogance ! Jamais ! S'ennerva l'épouse en se levant brutalement de sa chaise.

- Le nord est condamné… soupira Marcus. Au moment même où notre roi a décrété qu'il ne paierait plus d’impôt à l'Alliance, il nous a isolé. J'avais espoir que cela s'arrange, que Lordaeron tienne tête… Mais les nouvelles sont terrifiantes. Je ne veux pas nous condamner à une mort terrible, sans espoir de rédemption.

- Pas le sud, s'il te plaît… ou tu voudras, mais pas le sud ! Supplia t'elle, les yeux pleins de larme.

Marcus Talley préféra garder le silence, découvrant pour la première fois le désespoir gagner lentement sa femme, baisser sa garde, faisant taire sa vanité. Il ne l'avait jamais vu autrement qu'avec son masque de fierté, d'assurance mal placée. S'en était presque touchant.

- Maman… coupa le petit Gregor, terrifiait dans un coin de la pièce. Il y a des monstres au Sud ?

Marcus sursauta en entendant cette petite voix paniquée. Il avait oublié que ses enfants étaient dans la pièce et s’était isolé sans le vouloir en imposant sa volonté à Lia. Il s'en voulu immédiatement, grimaçant. Il ne voulait pas que sa chair et son sang se posent trop de question, il ne voulait pas qu'ils paniquent… Trop tard.
Il se traita mentalement d’imbécile.

- Non,mon trésor ; se précipita la mère, pour enlacer ses enfants. Maman n'aime pas le climat, c'est tout…

- On va quitter Val-Tempête alors? Demanda Garlain avec tristesse.
- Oui. On va partir s’installer à Bois-du-Bucher ; lui répondit son père. Vos… grand parent ont une maison vide là bas, on s'y installera.

- Le voudront-ils ? Questionna Lia en se relevant.

- Ils ne fouleront pas une autre terre que Gilnéas, ils y sont trop attachés. Et ils seront ravi de se débarrasser de notre présence. Ils nous la céderont avec joie, si on part vite sans jamais revenir.

Lia baissa la tête pour unique réponse. Elle ne chercha plus à convaincre, elle savait qu'elle avait déjà perdu. Marcus résonnait avec prudence, il voulait le bien de sa famille. Elle n'avait aucun arguments contre cela. Ils devaient partir bientôt.

- Contact les vite alors… qu'on puisse avoir une nouvelle vie et mettre celle-ci derrière nous.

- Je vais leur écrire de suite ; approuva son mari.

Ils eurent une réponse quatre jours plus tard. La maison de Bois-du-Bucher leur fut cédé pour rien, avec un mépris total. Les conditions avaient été clair : jamais ils ne reviendraient prétendre à l’héritage familiale, jamais Garlain ou Gregor ne deviendraient les prochains chefs de famille. Ils étaient désormais seuls.

Ils quittèrent le village après la vente de leur bâtisse, suivant l'exode du peu de Gilnéens refusant de rester enfermés par un mur trop haut à franchir.
Le voyage jusqu’à la porte se fit dans un silence presque total, avec bagages et meubles dans une charrette suffisamment solide pour tout porter. Amélia avait eu le cœur gros tout le trajet, ballottait au fur à mesure que la charrette traversait les chemins escarpés.

Quand ils arrivèrent enfin à destination, la petite rousse manqua de pleurer. Ce n’était plus chez elle.
Leur nouvelle demeure était aussi petite que la première, manquant cruellement de chaleur humaine. Froide, humide, sans jardin, l'océan remplacé par des marais boueux et empestant la vase comme la mort. Le château d'Ombrecroc s’élevait au dessus d'eux comme un géant noir prêt à les écraser d'un simple caprice.
Elle détestait ces lieux.

Pourquoi avait-il fallu qu'ils s'en aillent ? N'avaient-ils pas été heureux à Val-Tempête ? Pourquoi n’étaient-ils pas resté derrière le mur ?
Aujourd'hui, elle se sentait perdu, sans repaire, dans ce village qui n’était pas le sien. Ses frères maintenaient leur rythme de vie en s’entraînant avec leur père dans le but de devenir soldat ou guerrier dans un futur proche. Amélia n'avait pas repris ses leçons d'escrime en leur compagnie, n'y trouvant plus aucune motivation.

Elle avait toujours vu son avenir dans la garde de Gilnéas, elle n'avait jamais voulu voir plus loin que la capitale. A présent, le monde était devenu trop vaste, plus inquiétant, elle n'y trouvait plus sa place.
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Amélia TALLEY, d'une vie à une autre.
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